Sans se revendiquer expressément française, la tarte aux figues n’en reste pas moins une valeur sûre dans les maisonnées gourmandes ou chez le pâtissier, sur le pourtour méditerranéen du golfe du Lion.
Il ne s’agit que d’une abaisse de pâte brisée garnie de figues fraîches coupées en quartiers dans le sens de la hauteur, mais le prestige dont jouit ce fruit rejaillit sur l’ensemble de cette pâtisserie.
Bonheur d’une part de tarte aux figues, tiède ou froide, avec une tasse de café ou de thé…
Un peu d’histoire
La figue se ramasse dans la moitié sud de la France et avec de plus en plus d'insistance à mesure que l'on se rapproche de la Méditerranée. Parmi les variétés commercialisées les plus connues viennent la figue longue noire de Caromb et, surtout, la figue de Solliès.
La figue longue noire de Caromb (département du Vaucluse), appelée aussi Douquiera Negra ou Perroquine, est une variété de figue de gros calibre (6 à 8 cm de longueur sur 4 cm de largeur, pour un poids moyen de 70 grammes), à la forme allongée, au goût sucré très savoureux. Sa peau fine est d’un bleu-violet profond et sa chair rouge rosé. Juteuse et parfumée, sa production actuelle ne parvient pas à satisfaire la demande. A Caromb, le verger de figuiers est né avant la guerre, dans les années 1920.
La figue de Solliès est, elle, une petite toupie (environ 4 centimètres de diamètre) aplatie de couleur violacée, à la pulpe charnue rouge semée d’un halo de graines beiges, de la variété bourjassote noire, produite dans le département du Var. Cette figue a trouvé dans le bassin de Solliès (aux confins nord-est de la région toulonnaise, traversé par la vallée du Gapeau) des sols riches et drainants, ainsi qu’un microclimat très favorable.
La culture du figuier (sans doute originaire d'Asie Mineure ), qui aurait été introduite sur les côtes méditerranéennes au VIe siècle avant Jésus-Christ par les navigateurs phocéens, se fixera dans la région marseillaise au Moyen Âge et se développera autour de Solliès-Pont à partir du XIXe siècle. La «violette de Solliès», expédiée à Paris dès la Belle Epoque sous le nom de «parisienne», connaîtra la gloire grâce au chemin de fer.
Aujourd’hui, elle pèse pour 75 % (environ 2 000 tonnes annuelles) dans la production nationale de figue. En 2006, la variété a été reconnue comme appellation d’origine contrôlée (AOC). Le dernier week-end d’août, la fête de la Figue permet de découvrir ce fruit de haute gastronomie.
Recette
Ingrédients
(pour 6 personnes)
1 rouleau de pâte brisée sucrée (cliquez pour voir notre recette)
250 - 300 g de figues fraîches bien mûres
30 g de sucre roux
50 g de poudre d'amandes
2 pincées de cannelle en poudre
1 citron
1 cuil. à soupe de sirop d’agave
2 à 3 gouttes d’eau-de-vie
Préparation de recette
Disposer la pâte sur une plaque à pâtisserie, la piquer à la fourchette en laissant intacts les bords (sur une largeur de 2 cm environ) pour que ceux-ci lèvent quelque-peu à la cuisson. Mélanger la poudre d'amandes, la cannelle et le sucre dans un bol, et saupoudrer de ce mélange la partie piquetée de la pâte. Mettre dans un four préchauffé à 210 °C durant 10 minutes. Pendant ce temps, laver les figues, les fendre en 4 (elles doivent rester attachées par la base). Sortir la plaque de cuisson, garnir la pâte des figues. Presser le citron, mélanger le jus avec le sirop d’agave et l’alcool, avant de verser ce liquide sur la tarte. La renvoyer pour 20 minutes au four.
Le petit truc de Léna
En tant qu’amatrice de figues (fruit que j’ai découvert en m’installant en France), j’ai été séduite par cette tarte qui les met à l’honneur. Nous avons utilisé de petites figues blanches sauvages, moins «visuelles» que les grosses violettes, mais qui ont trouvé ici une destination parfaite.
Concernant la pâte, on peut utiliser de l’huile d’olive (plutôt que de l’huile neutre) pour l’estampiller d’avantage «made in Sud de la France». Si il reste de la pâte et des figues, on peut s’amuser à réaliser comme je l’ai fait quelques tartelettes, très mignonnes et appétissantes elles-aussi.