«Brimbelle», ainsi est appelée la myrtille dans les Vosges du Sud dont le goût sucré-acidulé fait merveille en tarte.
La réalisation de cette tarte aux brimbelles implique la réalisation préalable d’une pâte brisée sucrée. Ce lit de pâte, étiré au fond d’une tourtière, reçoit une fine couche de semoule (destinée à absorber le jus rendu par les fruits), elle même recouverte d’une généreuse épaisseur de brimbelles… le tout, enfourné une vingtaine de minutes, sera saupoudré de sucre et réenfourné pour une dizaine de minutes. Il existe moult manières de préparer cette tarte: certains remplacent la semoule par du biscuit émietté, d’autres ajoutent des amandes torréfiées ou de la chantilly, d’autres encore réservent une partie des myrtilles mises à macérer dans du sucre et les versent à la fin de sa cuisson sur la tarte (le mélange des myrtilles crues et cuites apportant des impressions gustatives fort agréables!).
Cette tarte se savoure tiède ou refroidie, au dessert ou au goûter.
Un peu d'histoire
La myrtille*, fortement cultivée sur le massif vosgien, se cueille en été. Cette baie violacée, sucrée et acidulée, délicieusement parfumée, est de manière générale familière dans l’Est de la France. Dans les Vosges du Sud, partagées entre Lorraine, Alsace et Franche-Comté, on l’appelle «brimbelle». Il s’agit généralement d’une myrtille cultivée, plus grosse, plus ferme, plus juteuse et sucrée que la myrtille sauvage*, foncée et parfumée.
L’arbre sur lequel elle pousse préfère les sols légers, acides et riches en matières organiques. La myrtille cultivée, dite myrtille arbustive (car poussant sur des arbustes, qui peuvent atteindre deux mètres de hauteur) et que les botanistes nomment Vaccinium corymbosum (les fruits poussant par petites grappes, les corymbes), se caractérise par des baies rondes et bleues, d’une quinzaine de millimètres de diamètre. On la récolte de fin juin à août. Il existe plusieurs variétés en Lorraine de cette proche cousine de la myrtille sauvage (Vaccinium myrtillus) que l’on trouve, elle, dans les massifs montagneux des Vosges et du Massif Central.
Outre en pâtisserie (tarte, cake, muffin...), la myrtille se décline aussi en confiture, coulis, sorbet, sirop, liqueur, crème (celle-ci apportant une note originale au kir)...
*D’autres régions honorent ce fruit, les Landes, le Val de Loire, le Limousin, l’Auvergne, le Vivarais (la fameuse myrtille sauvage d’Ardèche, dont la production se raréfie).
Au début du XIXe siècle, le botaniste américain Frédéric Coville sélectionna des myrtilles d’Amérique du Sud pour créer des variétés cultivables. Les premières cultures en Amérique du Nord furent réalisées vers 1920. Leur introduction en Europe (en Allemagne) date de 1934. En France, après une timide implantation, ça n’est que dans les années 1980 que se développera réellement cette culture. Désormais, la plupart des myrtilles commercialisées en France sont cultivées.
Recette
Ingrédients
(pour 6 personnes)
1 pâte brisée sucrée (cliquez pour voir notre recette)
4 à 500 g de myrtilles (fraîches ou congelées)
75 g de sucre roux (100 g si sucre blanc)
3 cuil. à soupe de semoule fine (à défaut, tapioca)
10 cl de crème végétale (facultatif)
1 cuil. à soupe de sucre glace
Huile
Préparation de recette
La pâte brisée réalisée, l'abaisser au rouleau et la plaquer sur un plat huilé (ou tapissé de papier cuisson). En piquer le fond avec une fourchette. Répartir la crème (facultatif) et la semoule sur le fond. Laver les brimbelles si elles sont fraîches et les égoutter. Sinon, les laisser décongeler au moins 1 heure. Les répartir délicatement sur le tapis de semoule. Saupoudrer avec le sucre et enfourner à four préchauffé à 190°C pour environ 30 minutes. Laisser refroidir, puis démouler sur un plat de service.
Le p'tit truc de Léna
En gourmande invétérée, j'ai insisté pour ajouter de la crème végétale dans cette tarte, quitte à dévier légèrement de la tradition. A titre personnel, je préfère cette tarte une fois bien refroidie.