Le boudin blanc de chou-fleur est la version végétalisée du traditionnel: une douzaine à une quinzaine de centimètres de long, un diamètre conséquent, une couleur beigeâtre... seule sa composition varie!
Le goût discret (pour ceux qui l'ont connu dans une vie omnivore antérieure) et la couleur du boudin "classique" nous ont fait nous tourner tout naturellement vers le chou-fleur et choisir d'autres ingrédients (oignon, polenta, crème végétale) relativement neutres. Une fois mixée et épicée (noix de muscade, poivre), inutile d'embosser cette «mêlée» végétale. Le simple fait de la placer dans un papier alimentaire et de la pocher à l'eau bouillante la raffermit et lui donne une apparence et une texture extrêmement acceptable.
On dégustera ce boudin blanc végétal, froid ou poêlé, en entrée avec une feuille de salade ou en plat principal avec une garniture plutôt automnale: fricassée de champignons (girolles, cèpes ou même champignons de Paris), tranches de courge rôtie, lamelles de pommes rissolées... On peut aussi détailler ces boudins en tranches à poêler et à servir à l'apéro, garnies ou pas de sauce ou d'autre chose.
Un peu d'histoire
Le boudin blanc est une charcuterie dont les racines se situent dans le quart Nord-Est de la France et dont le plus fameux est celui de Rethel. Cependant, outre en lorraine (celui de la vallée de la Meuse, aux oignons), on en fabrique aussi dans certaines régions au nord de la Loire: en Normandie (celui d'Essay) et dans le Maine (celui du Mans).
Même si son étymologie semble incertaine, «boudin» pourrait provenir, non pas de «boyau» (il existait un mot dans l'ancien français pour le désigner, boel donnant bodel), mais de l'onomatopée bod (XIIIe siècle) exprimant une «enflure», celle du verbe «boursoufler». On peut aussi établir une corrélation avec l'anglais bud («bourgeon», «bouton», «pousse»).
Recette
Ingrédients
(pour 4 ou 5 pièces)
350 g de chou-fleur frais
150 g de mie de pain bien blanche
15 cl de crème végétale épaisse ou mi-épaisse
1 oignon (facultatif)
1 gousse d'ail
6 cuil. à soupe de polenta (moyenne ou fine; il en existe de la blanche)
2 cuil. à soupe bombée de maïzena
2 pincées de noix de muscade moulue
2 pincées de piment fort moulu
2 pincées de sel
Poivre blanc (noir, à défaut)
Préparation de recette
Hacher la mie de pain finement, le mélanger dans un saladier avec la crème végétale en écrasant bien à la fourchette et réserver. Pendant ce temps, laver et faire cuire le chou-fleur 20 minutes à l'eau bouillante. Rajouter dans le saladier le chou-fleur égoutté en l'écrasant bien. Eplucher et hacher finement l'oignon, le mettre à suer à couvert 5 minutes dans une poêle huilée. Le rajouter dans le saladier, de même que la gousse d'ail épluchée et écrasée, la fécule de maïs, la polenta, la muscade, le piment fort, le sel, le poivre et écraser jusqu'à obtenir une pommade assez homogène.
Fabrication des boudins: tirer sur 30 cm une feuille de papier sulfurisé. L'étaler et y déposer la valeur de 2 cuil. à soupe du contenu du saladier. Rouler la feuille de manière à donner sa forme au boudin en l'enveloppant plusieurs fois. Le ficeler aux 2 extrémités. Puis l'envelopper dans du film alimentaire en ficelant à nouveau les deux bouts, pour le rendre bien hermétique. Couper les bouts inutiles et placer les boudins 40 minutes dans une marmite d'eau frémissante. Les laisser refroidir leur bain d'eau avant de les sortir (sinon, ils se cabosseraient manipulés à chaud). Les sortir de leur emballage et les conserver au frais (1, 2 ou 3 jours) jusqu'à utilisation.
Utilisation: les faire revenir sur toutes leurs faces dans une poêle huilée qui n'accroche pas.
Le p'tit truc de Léna
Le plus important est de rendre les boudins parfaitement hermétiques pendant leur pochage. Il faut donc bien ficeler leurs bouts après chaque enveloppement (papier alimentaire, puis film). Sinon, cata garantie!
Dans le cadre d'un repas de fête, vous pouvez incorporer des lamelles de truffes. Mais attention: il faut en connaître la provenance, car la plupart qui sont commercialisées sont ramassées par des professionnels utilisant des chiens et des cochons «renifleurs» dressés pour les dénicher dans leurs truffières. Un vegan évitera ce type de «récolte» exploitant les animaux.