Petit disque doré et épais, d'une texture «crêpeuse», tout en souplesse, le blini apporte son moelleux réconfortant à de délicieuses petites choses que l'on couche ou étale sur sa surface... donnant un air de fête à un simple apéro!
Les blinis se connaissent sous deux formats: le «classique», d'un diamètre allant d'une demi-douzaine à une dizaine de centimètres, cuit dans de petites poêles spéciales, et le «canapé», de la taille d'une grosse pièce de monnaie, cuit dans des moules en silicone à placer dans une poêle normale. Si on ne recherche pas des cercles absolument parfaits, on peut placer directement des petits tas de pâte dans une poêle huilée. Nous avons opté pour cette dernière solution et réalisé une pâte végétale à partir de farine, de yaourt de soja, de lait végétal et de levure chimique.
Réchauffés, les blinis serviront de support à tout un tas de tartinades: sur le site (tarama, guacamole, houmous, tzatziki... sans oublier aussi notre caviar végétal) ou dans notre livre (ktipiti, baba ganoush, mousse de faux gras, caviar d'aubergines et plein d'autres encore).
Un peu d'histoire
Le blini est... français. Eh oui, contrairement aux idées reçues, il n'est pas vraiment russe! Un peu quand même puisqu'il s'agit d'un «détournement» des olad'i et que le nom lui-même vient du russe blin (du slave ancien milin signifiant «moudre»), donnant bliny au pluriel (à ce propos, la prononciation blinisses en français, pour le pluriel de blinis, est fautive puisque le suffixe russe «i» l'indique déjà), mot que l'on retrouve notamment en polonais et en lituanien, désignant une galette fine tenant plutôt d'une crêpe de grande taille, servie à l'occasion d'une cérémonie ou de fêtes religieuses. En effet, étant, comme notre bonne vieille crêpe (voir historique de la crêpe bretonne), le symbole solaire pour les Slaves de l'ère pré-chrétienne, ceux-ci en confectionnaient à la fin de l'hiver pour marquer la renaissance de l'astre, tradition perpétuée par l'église orthodoxe, notamment lors de la Maslenitsa, ou semaine des crêpes (une fête religieuse aux origines païennes célébrée la semaine précédant le Grand Carême orthodoxe, en février-mars, époque du carnaval russe). Ces crêpes apparaissaient également aux veillées funèbres pour commémorer les morts.
Tandis que chez nous, le même mot de blinis désigne de petites crêpes épaisses (genre pancakes), qui s'apparentent aux olad'i, lesquelles étant plus amples et plus fines.
Nous reviendrons aux olad'i ultérieurement...
* Le blini appartient à cette catégorie de spécialités à priori typiquement de tel ou tel pays étranger, alors qu'il s'agit, en réalité, d'adaptations, voire d'extrapolations vues par le trombinoscope national, et donc qui, en somme, sont... françaises: sauce américaine, sauce hollandaise, salade russe, champignons à la grecque, couscous royal, tacos français, macédoine de légumes, oranais, congolais (rocher coco), omelette norvégienne...
Recette
Ingrédients
100 g de farine de blé tamisée
250 g de yaourt de soja
3-4 cuil. à soupe de lait végétal (nous avons utilisé celui d’avoine)
1 sachet de levure chimique
Sel (facultatif)
Préparation de recette
Mélanger la farine, la levure et le sel (si vous le souhaitez). Incorporer le yaourt, puis diluer avec le lait jusqu’à obtenir une pâte onctueuse et légèrement collante. Couvrir et laisser reposer 1 heure au frigo.
Faire chauffer une poêle légèrement huilée. Attention, il est primordial que la poêle soit bien lisse et n’attrape pas. A l’aide d’une cuillère à soupe, déposer et étaler légèrement des petits tas de pâte dans la poêle, sans qu’ils se touchent. Faire cuire à feu moyen 2 minutes chaque face.
Si vous ne les consommer pas immédiatement, vous pouvez les conserver au frais et les réchauffer brièvement au four avant de les garnir.
Le p'tit truc de Léna
Ca m'agace toujours un peu d'entendre que les blinis sont... russes.