Partout où il y a des pommes, suivent tartes et beignets. Ce constat vaut pour l’Alsace autant que pour la majorité des autres régions françaises. Si les beignets adoptent des présentations et des compositions différentes*, la plupart jouent un rôle de dessert. Or, en Alsace, ce beignet accompagne généralement la soupe...
Le beignet à la pomme alsacien se présente dans le plus simple appareil: une rondelle de pomme d’un centimètre d’épaisseur, évidée en son centre, enrobée d’une fine pâte à la bière, dorée et délicatement saupoudrée de cannelle et de sucre. Hormis l’adjonction de bière, la pâte est basique: farine, lait végétal (en remplacement du lait de vache et des jaunes d’œufs), sucre, sel et huile de friture. Certains ajoutent un peu d’eau-de-vie.
De manière classique, en France, les beignets aux pommes, moelleux et doux, se dévorent au goûter. En fin de repas, ils restent aussi très appréciés.
*Merveille du Sud-Ouest, foutimasson de Vendée et du Poitou, tourtisseau du Poitou, bottereau d'Anjou et du Pays nantais, beignet de Tréguier (Bretagne), croustillon du Nord, pet-d'âne de Picardie, faverolle de Champagne, corvechet de Lorraine, pet-de-nonne de Franche-Comté. rissole du Jura, croquignolle de l'Orléanais, beugnon du Berry, bugne lyonnaise (voir bugne), oreillette languedocienne, bougnette du Roussillon, chichi provençal (voir chichi frégi), ganse niçoise, frappe de Corse, etc...
Un peu d'histoire
Dans de nombreuses régions françaises, le beignet aux pommes passe pour le «premier» des beignets. En Alsace, celui-ci se sert traditionnellement, l’hiver, avec une soupe de légumes ou une soupe de pois, ou de lentilles. Bien sûr, certains restaurateurs lui ont depuis trouvé un rôle de dessert. De même, dans le confort des maisonnées, le beignet se «repeint» en dessert tout court et fait le bonheur des enfants.
En Alsace, le beignet aux pommes (Apfelkiechle) s’inscrit dans une tradition gastronomique qui remonte au Moyen Âge. Outre les beignets aux fruits (beignet à la rhubarbe, beignet à la cerise, beignet aux pruneaux), son histoire s’accroche surtout à celle des beignets de carnaval (les fameux Schenkele ou Shankalas).
A l'origine, le beignet désignait une boule de pâte qui, frite dans du beurre, donnait un renflement (d'où son nom qui provient de buigne, traduisible par «bosse*», et qui date de la France du XIIIe siècle).
*D'où le mot argot beigne: bosse engendrée par un coup.
Recette
Ingrédients
(pour 4 personnes)
200 g de farine de blé
25 g de sucre roux en poudre + 75 g après cuisson
20 cl de lait végétal (ou 10 cl de lait végétal et 10 cl de bière végane)
4 pommes moyennes
1 cuil. à café de cannelle moulue
Huile de friture
Préparation de recette
Dans un saladier, mélanger progressivement le lait dans la farine et le sucre. Remuer jusqu'à éliminer les derniers grumeaux. Eplucher les pommes, les détrognonner (en enlevant la partie centrale), les tailler en rondelles de 1 centimètre d'épaisseur.
Tremper les rondelles de pommes dans la préparation du saladier et les frire dans une poêle généreusement huilée, jusqu'à ce que les 2 faces soient bien dorées. Une fois cuites, les éponger sur du papier absorbant, puis les rouler dans le mélange sucre-cannelle. C'est prêt!
Le p'tit truc de Léna
Je vous déconseille vivement d'utiliser votre friteuse pour cuire ces beignets: la pâte, assez liquide, ne manquera pas de tomber dans le fond pour, au final, un résultat moins esthétique qu'à la poêle.
Vous pouvez préparer ces beignets à l'avance et les passer 2 minutes à four chaud pour les faire tiédir au moment de les servir.